2024-12-31

 JIMMY QUE J'AI DIT POUR LES LECTEURS ESPAGNOLS DE LA PRESSE DU MOUVEMENT DE L'ÈRE CARTER et J'AI FERMÉ LE MAGASIN




Au cours de l'hiver 1976, lorsque j'ai débarqué sur l'Iberia Jumbo, c'était le jour de la Saint-André, le 30 novembre, et une épaisse couche de neige était tombée. Tout semblait différent et génial à la fois.


L’Amérique comme la Russie est une énigme que j’ai essayé de refléter dans le miroir historique de mes chroniques. J'ai toujours écrit cent heures et le premier coup d'œil compte. Je suis venu couvrir le correspondant de Londres, habitué à l'élégance britannique, au brouillard londonien, à parler poli et élégant en utilisant un euphémisme, mais les Américains utilisent un jargon direct et agressif.


Un mauvais comportement, la pire éducation peuvent faire partie de votre code de valeurs. Il faut aller à l'essentiel. Les gars sympas ne durent pas dans cette ville. Les bonnes personnes ne durent pas longtemps à New York. C'était un adage.


Innocente de ma part, New York me paraissait une ville de plouc mais cela m'a endurci. Les trois mots que j’ai entendus le plus souvent à mon arrivée dans l’argot new-yorkais : dollar, merde, putain et enfoiré. Je pense que ma bonne étoile ou une fée m'a aidé à survivre dans le bourbier.


Carter Jimmy, un producteur d'arachides de Géorgie. Un bon garçon, qui avait servi dans la marine sous les ordres du général Rickover, le chef de la flotte de sous-marins nucléaires qui a fini par détester la guerre atomique et cela l'a marqué.


La presse l'a mal traité, mais j'ai aimé la congruence de son langage, l'amour qu'il avait pour sa femme Rosalyn, sa mère, une dame du Sud aux bras forts, et sa fille, la petite Amy, qui faisait la joie de la Maison Blanche et une mine d'or pour la presse modeste comme le New York Post pour sa naïveté de petite ville.


La vérité est que Jimmy Carter avait un air un peu redneck chez lui. Son fervent christianisme chaque dimanche où il assistait aux offices religieux dans son église baptiste ne correspondait pas à un Washington où dominaient la franc-maçonnerie et les sionistes. C'était un Dernier de la race exceptionnel. Le dernier d'une génération. J'ai deviné le changement qui allait survenir et de ce sentiment de culpabilité d'une époque qui se termine, je me suis habillé un peu mélancolique selon le ton des dépêches que j'envoyais à Madrid depuis l'ONU ou depuis le télex de chez moi.


Son administration a évité une guerre nucléaire parce que la Russie de Brejnev n’était pas celle de Poutine et que des exercices d’alarme et d’alerte nucléaires étaient périodiquement diffusés sur les stations de radio de New York.


Un jour, j'ai touché juste et j'ai failli être expulsé des États-Unis lorsque j'ai écrit que les artilleurs côtiers avaient abattu un missile russe qui s'était retrouvé dans la nature canadienne.


 J'ai rectifié le tir et Dieu m'a aidé à m'en sortir car on m'a donné quinze jours pour rentrer à Madrid. J'avais pour partisan un juif, M. Stricker, qui m'aimait beaucoup. Un autre Sam hébreu qui appartenait à la CIA m'a aidé à obtenir mon permis de conduire et je lui dois toujours les cinquante pesos pour la ferme.


Au-delà de la crise des otages (les Américains ont commis une erreur majeure en renversant Shah Rezas Pavlei et en gérant le retour de Khomeini à Téhéran)


 Une autre erreur a été l’abattage de Somoza, un ami des Américains qui a été laissé pour compte. Mais surtout, si j’évalue cette époque avec la perspective que donnent les décennies, c’est que la démocratie s’y est forgée et orchestrée.


Carrillo est venu donner une conférence en Colombie, j'ai écouté Felipe González donner une conférence qui était Paulina et lorsqu'une digne personne qui était correspondante d'Informaciones lui a demandé ce qui allait arriver au Mouvement Press, le grand Filipo a répondu avec insistance que nous le privatiserons, nous le vendrons.


Cette décision m'a rempli de fureur et dans la dernière chronique que j'ai envoyée de la ville des gratte-ciel, j'ai qualifié notre gouvernement d'hypocrite, de double jeu, et j'ai envoyé une photo de Don Juan de Bourbon qui avait débarqué à Laguardia un peu piripi. Une bouteille de whisky avait été placée entre lui et son compagnon pendant le vol.


Pourquoi Votre Altesse vient-elle ? Nous lui avons demandé. Jouer au golf. Et il n’est pas seulement venu jouer au golf. J'arrivais à autre chose. Il est venu livrer l’Espagne aux Yankees.


J'ai eu l'honneur de fermer le magasin et de rejoindre la liste des grands collègues correspondants d'Arriba et d'autres médias que j'avais servis : Blanco Tobio, Tuy Bueno, Celso Collazo, Felix Ortega, Jesus Hermida, Josemari Carrascal etc.


Aujourd'hui, Jimmy Carter est mort et je me pose toujours la même question qu'à l'époque. MON NOM EST JIMMY CARTER... Jimmy Who ?


 On ne saura jamais avec certitude qui était cet homme, épigone du rêve américain disparu après avoir cent ans. Rêve ou cauchemar ? Une énigme car ce qui s’en vient me semble inquiétant. Trump est la trompe d'Eustache. Est-ce que ça va s'effondrer ?

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