MA RENCONTRE AVEC ANDRES LAGUNA A SALAMANQUE AUTEUR DE LAZARILLO
PÈRE TORMES RIVIÈRE DE LA LANGUE. PA SALAMANCA LA BLANCA JE VAIS HORIZONS DE LAZARILLO
DANS MON LOOK
Salamanque la blanche qui te soutient. Quatre petits seins qui vont et viennent. Je marche sur les traces de ma jeunesse cette copine que j'avais à Salamanque. Une ville de Bogajo et cette maison où j'avais mal au ventre. Toute ma vie, j'ai souffert de constipation et je pensais avoir un cancer. Les taureaux, les fêtes, les capeas de Vitigudino vus du balcon. La fortune a été généreuse avec moi cet été-là. Je suis toujours pauvre comme mon héros éponyme, le bon Lázaro de Tormes, un fils du ruisseau comme moi parce qu'il est né dans un moulin à eau. J'ai traversé le pont de mon destin et j'ai enfoncé le taureau de Guisando dans le ventre pour voir s'il y avait quelque chose à l'intérieur. Et il n'y avait rien. La coquille de l'âme était vide. Les eaux du fleuve père de notre langue descendaient lentement et silencieusement. De l'autre côté de la berge, des lavandières savonnaient une étoile perdue entre chants anciens et révérence. Juste du bruit et la grosse bosse sur la tête du putain d'aveugle qui m'a frappé avec une telle force contre la pierre qu'il m'a presque laissé la tête en éclats. Depuis lors, Antoñito s'est réveillé.
─Lazare, es-tu là? Sortir. T'es tombé dans le garlito pour connard
le rire du fementido aveugle a rebondi sur les vagues
as du fleuve qui traîne la force de notre langue. Un torrent de mots. Les Néréides et les nymphes que Garcilaso a vues sont sorties se promener, même si je ne les ai pas vues. Il ne distinguait que les corps robustes des chênes verts de l'autre côté. Les taureaux de combat qui broutaient près du gravier me regardaient avec des yeux énigmatiques. Certains avaient déjà plus de sept herbes. Toute une vie à mourir dans l'albero d'une place mais la vie c'est la tauromachie. Une vache Thoronda a meuglé pour le veau perdu. Les canards se sont amusés à nager parmi les roseaux, les frênes et les ailantos qui ombrageaient les deux versants. J'ai été étonné de voir un vieil homme traverser le pont romain qui est arrivé avec une cachava de Ségovie et un livre à la main. Il est venu en sueur sur le chemin. Il avait fait le voyage d'Alcalá à Salamanque. J'ai deviné que c'était un clerc par le bonnet à trois cornes et le gland doctoral. Un groupe d'étudiants s'est approché de lui pour lui baiser la main et l'a appelé "domine" et "magister". Cet après-midi d'août, à la veille de la fête solennelle de la Dormition de Marie, le Père Tormes me permit dans cette vision de rencontrer l'auteur du Lazarillo, qui n'était autre que le Dr Andrés Laguna, médecin de l'Empereur Charles V. Il n'a pas osé le signer par peur de l'Inquisition.
Saluez-le profondément. Et il m'a reconnu :
─Comment va la vie, Antonio? Je connais tes nombreuses souffrances car tu as révélé pour l'histoire que le guide n'était pas anonyme. Que l'auteur, c'était moi. Ils vous ont ignoré et se sont même moqués de vous et vous ont traité de fou furieux. L'Espagne est une terre d'inquisiteurs. Ce sont eux qui commandent et dominent dans tous les domaines de notre existence en littérature, en politique, dans les arts. Mauvaise race exaltée par l'arrogance de ceux qui se croient élus. L'arrogance et la haine juives. C'est une malédiction que nous traînons et les pires sont celles de Ségovie. Vous ne seriez jamais prophète dans votre pays. Moi non plus. Ils voulaient incendier la maison que j'avais à Mozoncillo par mauvaise volonté.
─Maître, tu dis la vérité, mais avec ces bœufs tu dois aller labourer ─ lui répondis-je.
─Ox tu dis? Ce ne sont pas des bœufs castrés gobelins ou doux mais des mihura authentiques
J'ai été très réconforté par l'apparence. Don Andrés, qui s'en allait chanter les vêpres dans la cathédrale, boitait légèrement, sa barbe était argentée et son nez émoussé.
Il m'a donné sa bénédiction et m'a recommandé de persévérer et de ne pas me décourager. Je l'ai profondément apprécié.
La puissante rivière Tormes, qui ne tarit jamais en été et transporte plus d'eau que le Duero, qui semble être son affluent, mais certaines sont célèbres et d'autres fournissent de l'eau, a été témoin de notre rencontre.
Très détendu et reconnaissant pour les mots du professeur Laguna qui est descendu d'un nuage pour m'en parler, je suis allé dans l'un des nombreux tripots que possède Salamanque et je me souviens avec nostalgie quand j'ai courtisé Charo j'ai commandé une cruche de rouge du vin et le but en entier à la Santé de Lázaro de Tormes, protecteur de tous les vagabonds et de ceux qui professent la liberté sans débauche. Le héros éponyme qui a donné naissance à l'imaginaire de cet humaniste ségovien qui nous recommandait d'être patient face à l'adversité.
Jeudi 18 août 2022
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