MAUPÀSSANT LE POE FRANÇAIS

 

Je prie, lis et écris. Pour moi, la littérature est une forme non seulement de liberté mais aussi de prière. Une façon de se relier à la divinité, de réfléchir sur les passions humaines et ce français sotisse, un mot français que j'aime bien car la langue de Molière est si élégante qu'il sait désigner le plus insignifiant avec de beaux mots comme poubelle, qui n'est rien d'autre que le poubelle. Les Latins ont déjà mis en garde contre ce problème avec une phrase lapidaire :

─ Stultorum numerus infinitus (la quantité de somnolence dans le monde) tombe définitivement entre mes mains un texte de Guy de Maupassant intitulé La terreur qui me vient à l'esprit avec l'époque que nous vivons. L'actualité ne terrifie pas toutes les heures avec l'actualité de la guerre d'Ukraine. Une menace atomique crépite sur nos tempes. Les noms d'Hiroshima et de Nagasaki nous donnent tous la chair de poule. Ils accusent Poutine d'avoir recours à la catapulte mais il convient de rappeler que ce sont les USAC qui ont lancé la redoutable sagaie nucléaire et qu'ils semblent déterminés à l'utiliser. Il y a ce Stolberger, le chef des gardes de l'OTAN, brandissant des poignards, et Donkey Borrell (je suis gêné de penser que ce type pourrait être mon compatriote) parlant de détruire toute la Russie d'un seul coup. Dieu pardonne. Je prie et je lis. Je retourne à mes livres. Maupassant est le gaulois Edgar Alan Poe. Il y a des histoires dans lesquelles il diffuse des histoires du paranormal. Des fantômes dans les manoirs de sa patrie, la Normandie, et par une nuit claire au clair de lune, il voit une étoile inconnue scintiller dans une flaque d'eau et se demande ce que les gens vivront là-bas. Le récit ne conclut pas sur des faits nets. L'auteur ne fait que des suggestions qui laissent deviner au lecteur la banalité des choses humaines. Lorsque nous regardons le ciel par une nuit étoilée, nous réalisons à quel point nous sommes petits. Dans l'existence humaine, l'amour, la richesse, le statut du nom, les dispositions sociales reflètent l'inanité. La vie est un carnaval, une forge de mensonges. La vie est une histoire pleine de bruit et de fureur racontée par un idiot Shakespeare a dit que la vie est une histoire pleine de gémissements et de fureur racontée par un idiot. Les récits terrifiants de Maupassant comme ceux de Poe nous rapprochent de la réalité de la terreur actuelle, bien plus prosaïque et criminelle que celle des deux auteurs romantiques. Les fantômes sont effrayants, mais ils ne tirent pas de missiles et ne racontent pas de mensonges aux informations d'une voix épaisse. Il faut certainement avoir plus de vivants que de morts

 

mardi 18 octobre 2022